16 janvier 2023
La COP 28 : quelle controverse ? La 28e session de la COP est prévue du 6 au 17 novembre 2023 à Dubaï et le Sultan Ahmed al-Jaber, le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats Arabes Unis, vient d’être annoncé président.
La COP 28 : comprendre l’intérêt de l’événement
La Conférence des Parties (COP) est l’organe décisionnel principal des Nations unies sur les changements climatiques. La première COP a eu lieu en 1995 à Berlin, en Allemagne, et depuis lors, elle se tient chaque année dans une ville différente à travers le monde. La COP a pour objectif de surveiller l’application de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui a été adoptée en 1992. Les États membres de la CCNUCC se réunissent chaque année à la COP pour discuter des politiques et des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à faire face aux impacts des changements climatiques. Les COP rassemblent les 195 États ayant ratifié la Convention. Ils y négocient et adoptent des décisions, et veillent à leur suivi.
Une nomination à la tête de la COP 28 qui divise
Le Sultan Ahmed al-Jaber est le PDG de la compagnie nationale emirati des hydrocarbures. Il s’agit de l’une des principales sociétés exportatrices dans le monde. On implique ainsi un personnage central de l’industrie pétrolière. L’opinion publique voit donc une opposition avec les objectifs environnementaux des COP. La nomination fait donc polémique et les Émirats Arabes Unis sont accusés d’une contradiction sur le climat.
Une note verte pour 2023 ?
« Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions », assure le Sultan après sa nomination.
Il fonde également MASDAR, avec des investissements dans plus de 40 pays du monde. Il s’agit actuellement de la plus grande société des énergies renouvelables. Cela en fait un acteur incontournable pour agir face à l’urgence climatique. Les pays du golfe tentent de plus en plus de se tourner au vert en profitant de l’ensoleillement par exemple.
Une controverse certifiée
A contrario, les Émirats Arabes Unis font partie des marchés les plus dynamiques du monde en termes de commerce multilatéral. Le commerce représente 168% du PIB du pays, faisant de lui un acteur décisif de la pollution. N’est-ce donc pas un moyen pour le pays de s’engager pour la neutralité carbone et prouver sa capacité à s’adapter face à la situation ? Malgré tout, l’opinion publique reste ancrée sur l’utilisation du jet privé pour se rendre à la COP 28.
Ainsi, la COP28 est lancée. Elle reste un événement majeur pour la concrétisation des évolutions climatiques mondiales, un enjeu qui touche toutes les populations.
Lou Chrétien, rédactrice géopolitique