L’hégémonie des États-Unis s’illustre pendant un conflit international post seconde guerre mondiale. Après 1947, deux blocs entrent en confrontation. Le bloc de l’Ouest et le bloc de l’Est, aux idéologies opposées, déclenchent la Guerre Froide. Pourtant, les États-Unis vont venir appuyer leur puissance sous divers prismes, allant du maritime au progrès technique en passant par la politique interventionniste américaine et le soft power. Qu’en est-il réellement ? Comme est planifiée cette puissance de 1947 à 1991 ?
La fin de la confrontation de deux géants
- Le bloc de l’Ouest, ou Américain reposant sur un système capitaliste. Il s’agit d’un système de production dont les fondements sont l’entreprise privée et la liberté du marché.
- Le bloc de l’Est, ou bloc Soviétique, reposant sur un système communiste. Le communisme est un système de production dont les fondements intègrent la suppression des classes sociales et la mise en commun des moyens de production.
La chute du mur de Berlin le 9 novembre et les velléités indépendantistes des pays de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) amènent inexorablement l’URSS à l’implosion en 1990.
L’hyperpuissance maritime des gendarmes du monde
L’hégémonie américaine par sa puissance maritime
Comme affirmait Sir Walter Raleigh au XVII siècle, “qui tient la mer tient le monde”. A la fin du XXème siècle, son affirmation tient toujours debout. En effet, après leur victoire face à l’idéologie communiste, les États-Unis entendent bien asseoir leur domination au niveau suprational.
Pour ce faire, ils déploient leur flotte maritime tout autour du globe et exercent leur hard power, capacité d’un État à imposer sa volonté ou contraindre ses interlocuteurs à faire évoluer son point de vue. Ainsi, les États-Unis deviennent une véritable hyperpuissance, c’est-à-dire un État dont la puissance est sans égale à l’échelle mondiale, que ce soit sur le plan militaire, économique, maritime…
On leur assigne même le titre de “gendarmes du monde”, un titre qui les placent en justicier du monde. Les États-Unis peuvent à ce stade être qualifiés de “sea power”, ce qui signifie que leur principale source de puissance vient de la mer. Les Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) permettent par exemple une dissuasion nucléaire constante et ainsi la paix internationale. Leur domination a été rendu possible grâce à leurs investissements dans le militaire et dans les alliances, ce qui leur permet d’avoir des yeux partout sur le globe.
La domination matérielle et technologique des États-Unis
La domination maritime américaine repose surtout sur la supériorité quantitative et technologique de sa flotte (US Navy). Ils possèdent 11 porte-avions, aussi appelés “capital ships” qui sont déterminants pour une flotte. A titre de comparaison, la Russie ou encore la France possèdent un seul porte-avion, preuve de la domination maritime américaine. Ce sont les navires les plus importants car ils peuvent influencer le cours d’une bataille et c’est autour d’eux que s’organise l’ensemble de la flotte.
Les Etats-Unis disposent également de 14 (SNLE), qui sont les sous-marins servant à déployer les armes atomiques. Les autres pays sont toujours loin derrière : la France en dispose de 4, la Chine également. Le seul concurrent dans ce volet est la Russie, qui en dispose de 13. Ces sous-marin nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) exercent la dissuasion nucléaire constamment, et cela peu importe le lieu sur la planète. Enfin, les États-Unis dominent largement sur le nombre de sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), qui sont au nombre de 50, contre 6 pour la Chine et 15 pour la Russie… Ces sous-marins exercent eux aussi une force de dissuasion, mais ne sont pas prévus pour envoyer des armes nucléaires, contrairement aux SNLE.
Les États-Unis hors de leur territoire
Des interventions dans les guerres
De par leur hégémonie, les gendarmes du monde exercent une politique interventionniste. En clair, ils interviennent dans de nombreux conflits hors de leur continent, cela dans leurs intérêts (diplomatiques, économiques…) ou tout simplement car ce sont les seuls ayant la capacité d’intervenir. Par exemple, les États-Unis interviennent en Irak en 1990 après l’envahissement du Koweït par l’Irak, orchestré par Saddam Hussein. Les États-Unis et d’autres nations ont formé une coalition pour chasser l’Irak du Koweït et rétablir la souveraineté du pays. La guerre prend fin après qu’une coalition ait lancé une offensive terrestre massive qui a rapidement vaincu les forces irakiennes. L’Irak accepte de se retirer du Koweït et de respecter les termes de la résolution de l’ONU.
L’interventionnisme Américain est également corroboré par leur intervention en 1993 en Bosnie. En effet, la guerre en Bosnie qui opposait les Croates, les Bosniaques et les Serbes menaçait la sécurité internationale et les intérêts états-uniens dans la région. Ainsi, sous la pression de ses alliés et de l’ONU, les États-Unis et d’autres États débarquèrent dans la zone pour amener la paix. Les États-Unis se sont également immiscés dans le conflit au Kosovo, en 1999, qui, à l’instar du conflit en Bosnie, était un conflit d’indépendance. Contrairement à l’intervention en Bosnie, cette dernière était sous le contrôle de l’OTAN, sans mandat de l’ONU. Cependant, les États-Unis restent placés en chef de file. L’image hégémonique se renforce par le suivi des nombreux alliés, notamment dans les opérations.
Le soft power américain
Le soft power est la capacité d’un pays à influencer les autres par sa culture, ses valeurs et ses institutions, plutôt que par des moyens militaires ou économiques. Les États-Unis possèdent ainsi un fort soft power. Il agit par l’influence culturelle mondiale par le biais du divertissement, de l’éducation et de la technologie. En outre, les valeurs et les institutions démocratiques du pays servent également de modèle aux autres nations. Par exemple, les pays occidentaux adoptent la culture et le modèle de vie américain, aussi appelé “American way of life”.
L’influence américaine s’impose également au cinéma, avec de nombreux films Hollywoodiens. Elle est aussi présente au niveau alimentaire, comme le corrobore la présence des nombreuses chaines de fast food dans les pays occidentaux : Burger King, Mac Donald’s… En clair, le modèle américain est omniprésent dans nos vies quotidiennes : Netflix, Amazon, Apple, Coca cola, GPS…
En somme, depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont démontré par leur smart power (combinaison soft power et hard power) qu’ils étaient un modèle culturel et la pierre angulaire de la sécurité internationale. Cependant, cette hégémonie va connaître un déclin considérable en 2001 lorsque un attentat touchera directement leur sol.
Joris Berry, rédacteur géopolitique