Le chapitre Penser la République est un des derniers chapitres d’Histoire, se passant pendant le thème de la Guerre Froide. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la IIIème République disparaît pour laisser place au régime de Vichy, en pleine guerre mondiale. Au lendemain du conflit, le régime politique est à reconstruire, sur des bases démocratiques.
Comment le régime républicain français a-t-il évolué après la Seconde Guerre mondiale ?
1944-1947 : refonder la République, redéfinir la démocratie
Dès 1944, la France se divise en deux parties, du Nord au Sud :
- La France occupée au Nord ;
- la France libre au sud.
Le Gouvernement provisoire
Le Régime de Vichy finit par être anéanti face à la montée en puissance des alliés mais aussi de la Résistance. Le 8 mai 1945, on signe la fin de la guerre en Europe. C’est la fin de la Seconde guerre mondiale. Jusqu’à octobre 1946, un Gouvernement provisoire se greffe à la politique français. Par le GPRF (le Gouvernement Provisoire de la République Française), on vient mettre à l’ordre du jour une nouvelle façon de penser la République. Le Général de Gaulle devient le représentant de ce gouvernement. On souhaite effacer les mesures dramatiques et discriminantes du Régime de Vichy. Le programme mis en place par ce Gouvernement provisoire est décidé par le Conseil national de la Résistance.
La France met en place une nouvelle Constitution, la Constitution de 1946. On instaure également la IVème République. Au sein de ce texte, plusieurs mesures apportent une protection au citoyen :
- Droit de grève ;
- syndicat ;
- une protection de la santé ;
- protection contre la guerre ;
- droit à l’instruction.
La nouvelle Constitution de la IVème République
Cette Constitution est adoptée par référendum. On donne le droit aux citoyens de décider ou non de son adoption définitive. Le Préambule de ce texte de loi s’avère être la DDHC : la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen.
Trois grandes réformes viennent redonner un aspect social et démocratique à la République :
- Le droit de vote des femmes accordé en 1944 : avant cette réforme, seuls les hommes pouvaient voter pour des décisions juridiques et politiques.
- La sécurité sociale en 1945 : deux ordonnances mettent en place cette réforme, les 4 et 19 octobre.
- La nationalisation des entreprises dès 1945 : l’État prend le contrôle d’entreprises privées. Elles se retrouvent dans le secteur public de l’État.
La République gaullienne (1947-1969) : penser la République avec une nouvelle constitution
Lorsque De Gaulle rejoint la tête du Gouvernement provisoire, il veut mettre en place un régime avec un pouvoir exécutif fort. En revanche, c’est le pouvoir dit législatif qui va devenir plus puissant, concernant le Parlement. Ce dernier est composé de l’Assemblée nationale (députés) et du Sénat (sénateurs).
Puis, 24 Gouvernements se succèdent en une douzaine d’années. De Gaulle, qui s’est retiré après la Constitution de 1946, revient. Le 28 septembre 1958 est adoptée la Vème République promulguée le 4 octobre suivant. Une nouvelle Constitution est adoptée.
En décembre 1958, De Gaulle devient Président de la République après son élection présidentielle par suffrage universel indirect. En 1962, il élabore un référendum pour faire évoluer ce suffrage universel en direct. Les électeurs élisent directement le Président par un vote sans passer par ce qu’on appelle des grands électeurs.
Par la suite, lors de son premier septennat, De Gaule est apprécié. L’Algérie devient indépendante sous sa politique, puisque la guerre devenait très intense entre la France et sa colonie qui avait un statut particulier (département). Les accords d’Évian de 1962 viennent proclamer l’Algérie libre. Les Français vont dans le sens de l’indépendance en répondant à 90% OUI au référendum.
Enfin, le premier mandat de 7 ans de De Gaulle est stable au niveau politique, mais aussi économique. La croissance est relancée. La France se dote de l’arme atomique et quitte l’OTAN en 1966. Le deuxième l’est beaucoup moins, en partie dû aux bouleversements sociaux en France et à la crise de Mai 68.
La Vème République, de la République gaullienne à l’alternance et à la cohabitation
Jusqu’en 1969, de Gaulle reste au pouvoir. Il laisse sa place à Georges Pompidou jusqu’en 1974. En réalité, le mandat de Georges Pompidou s’arrête avant la fin de celui-ci, car il meurt prématurément. Il a réussi à assurer une continuité de politique avec l’ancien président De Gaulle : il était aussi de droite et même ancien Premier Ministre sous le Général.
De 1974 à 1981, Valéry Giscard d’Estaing est, à son tour, élu Président de la République au suffrage universel direct. Il est de droite, mais pas gaulliste. Il a été ministre de l’Économie et des finances juste avant. Plusieurs réformes font leur apparition pour les Français : en 1974, le droit de vote est abaissé à 18 ans, par exemple.
L’alternance : penser la République autrement
Une alternance, changement de majorité au Gouvernement, s’inscrit dans la politique française en 1981. François Mitterrand, de gauche, est élu Président de la République. Il provient du Parti Socialiste. Les élections législatives ressortent également à majorité socialiste. En d’autres termes, la direction de la France prend un virage à gauche.
C’est pendant cette politique de gauche que l’abolition de la peine de mort est prononcée et que le SMIC et les congés payés augmentent.
La cohabitation : penser la République à travers les partis
En 1986, la première cohabitation a lieu sous la Vème République : cela signifie que le Premier Ministre est d’un bord différent de celui du Président. Le Premier Ministre est Jacques Chirac, un homme politique issu de la droite. Celui-ci devient Président à son tour en 1995, réalisant une coalition avec un Premier Ministre de gauche, Lionel Jospin.
Sous sa présidence de deux mandats, le septennat va passer au quinquennat. On passe de 7 à 5 ans de présidentielle. On ne peut avoir que deux mandats. La Constitution change donc en 2000 pour mettre en place cette modification.
Enfin, voici les trois derniers Présidents français : Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.