La crise climatique reste au cœur des préoccupations de la scène internationale. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les sanctions occidentales contre la Russie ont provoqué une hausse brutale des prix du gaz et du pétrole. On observe une bataille mondiale pour l’accès aux énergies. Quelles leçons en tirer cette année ?
Une crise climatique en Europe
Tout d’abord, les pays européens hier incapables de concrétiser leur transition écologique se retrouvent aujourd’hui face à une véritable crise énergétique. Envolée des prix, ralentissement économique, nouvelles allégeances diplomatiques, les européens paient aujourd’hui le prix de leur impréparation. En 2021, le continent importait 40 % de son gaz naturel du pays de Vladimir Poutine.
La guerre en Ukraine : quels impacts ?
Le 24 février 2022, la Russie lance une offensive en Ukraine. En quelques mois, les alliés de l’Ukraine ont donc dû chercher par tous les moyens à réduire leurs importations.
Entre inflation inédite et recherche de nouveaux partenaires
Conséquence sur les marchés, les prix du gaz naturel et de l’électricité ont atteint des sommets inédits. Les européens se tournent ainsi vers les États-Unis ou le Qatar pour subvenir à ses besoins énergétiques. On pense notamment à l’accord entre l’Allemagne et Qatar Energy qui prévoit l’approvisionnement de l’Allemagne en gaz sur 15 ans. Cet accord a d’ailleurs été critiqué par la communauté internationale car il ne respecte pas les nouveaux enjeux climatiques et les droits humains.
La place des États-Unis : les « sauveurs de l’Europe » ?
De plus, alors que la Russie renforce son commerce d’hydrocarbures avec l’Asie, les États-Unis eux profitent de cette situation en tentant de revêtir ce rôle de « sauveur de l’Europe » comme avec Roosevelt. Ils lancent dès janvier 2023 l’Inflation Reduction Act. 367 milliards de dollars d’aides d’État incitent les européens à consommer des produits Made in US. Cela a pour but d’encourager la production d’Énergie renouvelable.
La dépendance interétatique dans la crise climatique
L’énergie reste aujourd’hui une arme géopolitique au cœur des enjeux. La crise énergétique que nous traversons nous a, une fois de plus, démontré notre dépendance à un nombre d’acteurs fournisseurs très restreint. Il est donc nécessaire de repenser nos modes de consommation énergétiques, mais surtout notre transition vers les énergies renouvelables. En effet, impatient de renoncer aux combustibles russes, les pays européens se sont appuyés sur des solutions de rechange. Multiplication des accords avec d’autres acteurs importants du secteur énergétique, pétrole saoudien, quitte à faire exploser les émissions de CO2 malgré l’urgence climatique . Cette stratégie n’est évidemment pas tenable sur le long terme et mérite d’être repensée.
In fine, n’aurait-il pas fallu qu’une guerre se produise sur le territoire européen pour que Bruxelles se décide enfin à investir dans le renouvelable ?
Marion Deruyck, rédactrice géopolitique