Le 18 juin 1940 : une date clé de l’Histoire des guerres. En 1939, le dictateur Adolf Hitler envahit la Pologne, déclenchant ainsi la Seconde Guerre mondiale. L’armée allemande tourne ensuite son regard vers l’ouest et lance une offensive sur le territoire français. L’armée française est surprise par l’offensive allemande, et ne parvient pas à bloquer l’avancée des chars allemands.
Plus de 8 millions de civils fuient sur les routes, terrorisés par l’avancée nazie. Paris tombe aux mains de l’Allemagne nazi, et le 14 juin 1940, le drapeau tricolore est remplacé par l’étendard nazi. Le gouvernement français, acculé, se réfugie à Bordeaux, cherchant désespérément une solution.
L’avenir de la France s’assombrit
Charles de Gaulle, sous-secrétaire d’État à la Défense, tente de convaincre son gouvernement de résister jusqu’au bout.
Déterminé à chercher de nouveau moyen pour poursuivre la lutte, le général de Gaulle s’envole pour Londres le 16 juin au matin, où il rencontre Winston Churchill, le premier ministre britannique, convaincu lui aussi qu’il faut poursuivre les combats.
Dans la soirée, Charles de Gaulle rentre à Bordeaux pour annoncer les nouvelles. À son arrivée, il apprend que le président du Conseil, Paul Reynaud, démissionne et le maréchal Pétain le remplace. Philippe Pétain, véritable héros de la première guerre mondiale a été accueillis comme le sauveur de la France. Pourtant, il adoptera une position diamétralement opposée en 1940 en se ralliant à l’idée d’un armistice avec l’Allemagne nazie.
Le lendemain de son investiture, le maréchal Pétain s’adresse aux Français dans un discours radiodiffusé et leur annonce sa volonté de négocier un armistice avec Hitler : « Je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat ».
L’appel à la résistance du 18 juin
Pour De Gaulle, il est hors de question de capituler. Le jour même, il s’envole à nouveau vers Londres. Sur place, Churchill soutient ses initiatives. Dans la journée du 18 juin, il rédige son discours, puis il l’enregistre dans les studios de la BBC vers 18 h 30. Son premier appel à la résistance est lancé.
Le contenu de l’appel du 18 juin
Tout d’abord, il exhorte les officiers, les soldats, les ingénieurs et les ouvriers à se mettre en rapport avec lui pour constituer une force armée et continuer le combat. Dans son discours, il récuse les vues de Pétain : « Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat ».
Mais il est convaincu que la victoire est encore possible, et le général de Gaulle souligne que la France n’est pas seule. Il compte sur le soutien de ses alliés pour renverser le cours de la guerre. « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », déclare-t-il.
Cependant, à ce moment-là, de Gaulle est encore largement méconnu des Français. À court terme, la portée politique de son discours est faible. Rares sont les Français qui l’entendent à la radio anglaise ce soir-là. Néanmoins, le lendemain, certains journaux français diffusent le texte de l’appel. Quelques milliers de volontaires répondent à l’appel de résistance et s’en vont rejoindre le général micro à Londres.
Malgré ses efforts pour empêcher la signature de l’armistice, le 22 juin 1940, le gouvernement français signe le document des Allemands. La France se retrouve alors divisée en zones, dont certaines sont occupées par les forces allemandes. Le maréchal Pétain choisit de collaborer avec l’ennemi, l’Allemagne nazie. Dans le même temps, de Gaulle est accusé de trahison par la propagande officielle de Vichy. Il est condamné à mort par contumance.
La résistance française s’organise
Loin de se laisser décourager par la suite, de Gaulle poursuit son combat pour libérer la France. Quelques heures après la signature de l’armistice, il s’adresse de nouveau aux Français dans un discours radiodiffusé sur les ondes de la BBC. Le 2 juillet, il réaffirme son message et s’exprime pour la première fois devant une caméra : « L’honneur des Français a continué la guerre au côté de leurs alliés et nous sommes résolus à le faire ».
De Gaulle a réussi à constituer une armée : les Forces françaises libres. Elle est composée de volontaires et de soldats issus des colonies. Cette armée se battra aux côtés des alliés jusqu’à la libération des forces françaises libres.
D’autre part, une résistance intérieure s’organise, encouragée par les appels successifs du général de Gaulle. Des hommes et des femmes commencent à multiplier les attentats et les opérations de sabotage pour empêcher l’annexion du territoire national et pour gêner la collaboration active du régime de Vichy.
Bien que la Résistance française ait été le fait d’une minorité de Français, l’engagement de cette minorité a permis, à terme, que la France soit associée à la victoire alliée de 1945.
Tout au long du mois de juin 1940, le Général de Gaulle a répété ses allocutions sur la radio anglaise. « Mais, c’est le discours du 18 juin qui marque la naissance de la Résistance française, l’événement est célébré depuis comme le symbole du refus de la défaite ». Dès l’été 1940, des milliers de volontaires rejoignent les Forces françaises libres menées par le général de Gaulle. L’aura acquise par le général De Gaulle lui permet de galvaniser la résistance française.
Depuis, le mouvement politique et militaire de la France libre est un héritage empreint de fierté et d’émotion.