Le conflit israélo-palestinien : quelles perspectives en 2023 ?

23 janvier 2023

Le conflit israélo-palestinien reste ancré dans les guerres non résolues du XXème siècle. Avec 150 de Palestiniens tués par les forces armées israéliennes, 2022 apparaît comme l’année la plus meurtrière depuis la seconde Intifada de 2005. La situation explosive en Cisjordanie et dans la bande de Gaza risque encore de se détériorer. Retour sur le bilan d’une année de guerre.

conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien reste une guerre sans fin depuis son commencement.

Un conflit israélo-palestinien au bilan lourd en 2022 :

Une escalade de la violence

Il est d’abord question de pertes humaines importantes en 2022. Côté palestinien, on a recensé 150 morts. C’est le nombre le plus élevé depuis 2005. Coté israélien, le bilan est moins lourd mais reste considérable. On estime le nombre de morts à 30, soit le nombre de morts le plus important depuis la Guerre de Gaza en 2008.

La bande de Gaza a également été le théâtre d’opérations militaires particulièrement violentes et meurtrières. Notamment une opération de 3 jours de bombardements en août, tuant 49 palestiniens. Selon un sondage du Palestinian Centre For Policy And Survey, 65% des Palestiniens de Cisjordanie sont pour la lutte armée.

  • Des attaques symboliques : en mai, des forces anti-émeutes israéliennes tirent sur les porteurs du cercueil de la journaliste d’Al Jazira Shireen Abu Akleh, en plus des tirs de grenades pour disperser les foules.
  • Des attaques inédites : en novembre, attaque à la bombe sur un arrêt de bus qui a tué deux israéliens à Jérusalem.

La montée de la droite radicale en Israël

Il s’agit du Gouvernement considéré le plus à droite depuis la création de l’État juif. L’élection de Benjamin Netanyahou en novembre, qui a intégré à sa coalition le Parti Nationaliste Religieux, souvent accusés de propos arabophobes. La visite de l’esplanade des mosquées, lieu saint le plus sensible de Jérusalem, par Itamar Ben Gvir, le nouveau ministre israélien en charge de la sécurité nationale, et connu pour sa rhétorique anti-arabe, fait polémique. En effet, elle a été largement condamnée par la communauté internationale, notamment pas les États Unis, allié historique de l’État Juif. De surcroit, cette action du ministre israélien a suscité une réunion du conseil de sécurité de l’ONU, demandée par la Chine et les Émirats Arabes Unis.

La violation du statu quo au sein du conflit israélo-palestinien

Des prières juives potentiellement explosives sur l’esplanade des mosquées. Des fidèles israéliens se recueillent de plus en plus sur le lieu saint musulman, en violation du statu quo en vigueur depuis 1967 qui stipule que les non-musulmans ont le droit de s’y rendre, mais sans y prier.

Le conflit israélo-palestien : un début d’année 2023 en crise

En janvier 2023, Itamar Ben Gvir interdit les drapeaux palestiniens dans les lieux publics. Le drapeau palestinien est très symbolique dans le conflit israélo-palestinien. Israël considérait autrefois le drapeau palestinien comme celui d’un groupe armé apparenté au Hamas palestinien ou au Hezbollah chiite libanais, mais après la signature des accords d’Oslo, en 1993, le drapeau a été reconnu comme celui de l’Autorité palestinienne (AP), créée pour administrer la bande de Gaza et certaines parties de la Cisjordanie.

Le conseil de sécurité des Nations Unies a déploré en octobre l’absence de négociations. Cette impasse politique constitue ainsi, selon l’organisation ; un « terreau fertile » pour la poursuite des violences. Selon le quotidien britannique The Guardian, l’année 2022 serait une « quasi-intifada » et cette situation de violence pourrait s’aggraver sur 2023.

Marion Deruyck, rédactrice géopolitique