La reprise d’études, une concession impossible de nos jours ? Pas pour Clara qui nous éclaire aujourd’hui dans son quotidien.
La reprise d’études : impossible n’est pas étudiant !
Les études ont tendance à être représentées de manière linéaire. Bien loin de constituer un long fleuve tranquille, on les livre la plupart du temps dans les médias et les établissements scolaires comme un Saint Graal sous forme de triplet : baccalauréat, licence, master (et sacro-saint doctorat pour les plus téméraires).
Mais il existe une multitude d’autres voies pour « trouver sa voix » ! Parmi celles-ci : la reprise d’études après une longue période de travail. Clara nous livre son témoignage à propos de son parcours dans le milieu universitaire.
Un témoignage de reprise d’études par Clara
Un parcours riche et varié dans le domaine de la culture
Andréa : Bonjour Clara et merci d’avance pour le temps accordé à Révise ton cours ! Pourrais-tu revenir sur ton parcours de tes années lycée jusqu’à présent ? Comment t’es-tu organisée ? Qu’est-ce qui t’a guidé ?
Clara : Bonjour Andréa et merci de recueillir mon témoignage ! J’espère que celui-ci aidera de futurs étudiants ou donnera au moins matière à réfléchir.
J’ai fait un baccalauréat littéraire option russe et anglais renforcé, et j’ai passé l’épreuve d’histoire de l’art en candidat libre ! J’ai la chance depuis la petite enfance de savoir que ma sensibilité se porte essentiellement vers les milieux de l’art et de la culture. Je n’ai donc pas eu de mal au collège et au lycée pour trouver et comprendre ce qui me faisait vibrer. Mais c’est après le bac que ça se corse… !
Andréa : Ah oui ? Par quoi as-tu commencé alors ? Cette première année post-bac est souvent source d’angoisse pour les étudiants. Entre les examens, les partiels de mi-parcours et le sentiment de ne pas suivre sa bonne orientation, il y a beaucoup de doutes !
Clara : Oui, c’est vrai, mais il faut savoir que cette année est tout sauf décisive ! Au contraire, elle permet de tester des choses, de voir ce qui nous plaît et ce qui nous plaît moi, de rectifier le tir… Et c’est exactement ce que ça m’a permis.
Je suis passionnée par le cinéma d’animation et je dessinais énormément à l’époque. Comme je n’avais pas fait de lycée spécialisé, je me suis orientée vers une Mise à Niveau en Arts Appliqués (MANAA) à la Martinière Diderot (Lyon), mais ce diplôme n’existe plus aujourd’hui. Je me suis aperçue non seulement que je m’étais trompée d’auberge, les arts appliqués, c’est trop technique pour moi. Je suis plus arts plastiques, et surtout, je suis quelqu’un finalement de très théorique et moins pratique !
Andréa : Du coup, comment as-tu rebondi après ce constat ? Tu as continué dans cette branche ?
Clara : Hé bien vers la fin de l’année, le hasard a bien fait les choses. Dans le métro, j’ai vu une fille avec un t-shirt « EAC, Ecole d’Art et Culture » (Lyon). L’intitulé me faisait rêver. Je me suis renseignée et j’ai opté pour le Bachelor en Médiation Culturelle. Comme j’avais une première année post-bac, on m’a fait sauter la première année du Bachelor. Ce furent deux très belles années, très variées, les cours couvraient à peu près tous les champs culturels, et on était en présentiel seulement le matin. J’ai donc pu pendant deux ans faire des stages l’après-midi et les weekends pour me former à mon futur métier.
Andréa : Tu sembles trouver ta voie là, c’est super !
Clara : Oui, totalement, mais un dilemme se pose à moi à ce stade-là. Est-ce que je reste dans la culture de manière globale pour ne pas me fermer de porte ou est-ce que je me spécialise dans un milieu pour que mon profil se distingue ?
C’est là que j’ai décidé de faire un D.U. des professions du cinéma et de l’audiovisuel à l’Université Jean Moulin Lyon 3 pour me spécialiser dans le cinéma. Le D.U. n’était pas très dense et, une fois de plus, j’ai pu continuer d’emmagasiner de l’expérience en dehors des heures de cours. Et puis là, j’ai décidé d’arrêter mes études, et j’ai commencé à travailler pendant un peu plus de trois ans.
Un retour sur les bancs de la fac ?
Andréa : Mais tu es de nouveau étudiante aujourd’hui non ? ça s’est passé comment ?
Clara : Hé bien après la crise COVID, il y a eu un gros turnover là où je travaillais (comme un peu partout d’ailleurs !). Je ressentais le besoin d’avoir un master, j’avais besoin de plus de méthodologie dans la recherche et dans la conception de projets. Et j’avais aussi besoin de vivre quelque chose loin de ma ville natale. En 2022, je suis donc entrée en Master Patrimoines Audiovisuels dans la branche estudiantine de l’INA, l’INASup ! Le campus est basé à Bry-sur-Marne. Ça n’a pas été de tout repos ce gros changement de vie, et c’était compliqué de reprendre des études après avoir travaillé, on redevient étudiant, on est de nouveau soumis à la même hiérarchie… Mais je ne regrette à aucun moment d’avoir fait ce choix. Ce furent deux années très enrichissantes.
Andréa : Et financièrement, comment tu as fait alors ? Un déménagement et une perte de salaire, ça doit être compliqué à gérer quand on redevient étudiant.
Clara : En effet, mais j’ai pu avoir une rupture conventionnelle et toucher les allocations de retour à l’emploi. J’étais à la fois étudiante et chômeuse sous le statut de stagiaire de la formation professionnelle continue.
Andréa : Et maintenant ? Vers quoi t’orientes-tu ?
Clara : Ouah grande question ! (rires). Je pense que je vais en finir pour de bon avec les études et chercher un emploi dans ma branche.
Les conseils de Clara pour reprendre le chemin de l’école tranquillement
Andréa : Pour finir, aurais-tu des conseils à donner à nos lecteurs ?
Clara : Bien sûr, je dirai qu’il n’y a pas d’âge pour se former. On nous fait croire que, passé un certain cap, les études ne sont plus possibles, mais ce n’est pas du tout le cas. On peut se former tout au long de notre vie et toujours trouver des astuces en soutien financier (pensez aussi plus tard à votre CPF). Nos études ne sont pas linéaires, et nos vies non plus. On change, on évolue, on aspire à d’autres choses, on fait des marches avant, des retours en arrière… Trouvez votre propre chemin, même si celui-ci est atypique, c’est le vôtre et il est important de l’écouter et d’en prendre