Le droit philosophique contre le droit juridique

Le droit peut se définir grâce à deux approches différentes : la plus connue reste le droit juridique, mais cela peut également s’apparenter au droit philosophique. Pour comprendre déjà cette notion large, il faut revenir aux premiers Hommes.

Introduction

En sortant de l’État de nature (selon Rousseau, un philosophe), c’est-à-dire en choisissant de ne plus être dirigé par sa nature instinctive et « animale », l’Homme a dû se tourner vers les autres Hommes. Il laisse ainsi de côté la loi du plus fort ou encore l’absence totale de règle au sein de son existence afin de vivre dans ce que l’on appelle : la Société. Cela se nomme également l’État civil. L’Homme fait le choix de s’insérer dans une Société avec des règle, comme des droits et des devoirs, afin de pouvoir collaborer avec les autres membres de son espèce d’une manière intelligente et organisée. On met donc en place une vie en collectivité avec des lois, c’est-à-dire des textes ou des règles juridiques.

Ainsi, quelles sont les différences entre le droit philosophique et le droit juridique ?

La philosophie peut s'accompagner du droit. C'est le droit philosophique.

La notion de droit philosophique

Pour commencer, il semble donc intéressant de comprendre la notion de droit philosophique. En réalité, on parle plutôt d’une « philosophie » du droit.

Les penseurs des Lumières et la compréhension de l’Homme

On cherche, au temps des grands penseurs des Lumières, à comprendre la valeur de l’Homme, mais aussi ses valeurs. Les philosophes cherchent donc à établir des théories sur des réflexions ouvertes de la nature humaine. Or, au temps des penseurs des lumières, beaucoup d’injustices font face aux Hommes non privilégiés de la Société. De ce fait, les philosophes réfléchissent à un droit philosophique, en mettant en avant l’Homme tel qu’il est, c’est-à-dire un être humain, peu important sa classe, son rang etc.

Ainsi, le droit philosophique se rapproche de la valeur d’un Homme, de ses devoirs mais surtout de ses droits. De cette pensée naît la notion de Droits fondamentaux, par l’esprit des Révolutionnaires. En réalité, le droit philosophique met le doigt sur le besoin des Hommes de naître avec certains droits qu’on ne peut leur retirer. Fondamental, dans cette notion de droit, signifie qu’on ne peut y déroger. Ils sont nécessaires et surtout, obligatoires. Dès lors, impossible de s’en séparer.

Les Révolutionnaires et les droits fondamentaux

Pour mettre sur table cette pensée, les Révolutionnaires ont dû inscrire ces droits fondamentaux dans un texte dit sacré en termes législatif (la loi) : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Comme le mentionne le texte, on parle d’une notion dite « universelle ». Les philosophes décrètent donc que cette pensée implique tous les Hommes, quel que soit leur sexe (à termes, non sur l’instant, au vu de l’évolution du droit des femmes dans le courant de l’Histoire de France). Cependant, comme l’explique ce même document, cette pensée a un adversaire de taille : la pensée des autres pays, qui mettent en avant une culture ou une religion ne pouvant se plier à ces droits fondamentaux.

Le droit juridique : quelles différences avec le droit philosophique ?

Le droit dit juridique se penche donc sur la base du droit philosophique, tout en appuyant sur le « savoir être.

La notion du droit juridique

Ainsi, on parle plutôt d’une manière de se comporter avec les autres dans la Société. On appuie donc sur les devoirs, sous peine de se voir attribuer, lors d’un procès, une sanction (civile, pénale, allant d’une sanction pécuniaire à l’enfermement). Ainsi, le droit juridique met plutôt en place un système pour faire aboutir cette fameuse pensée philosophique, tout en l’agrémentant de textes juridiques, c’est-à-dire d’écrits qui justifient de sanctionner l’individu s’il n’a pas respecté ce qui est mentionné. De là naît l’expression : « nul n’est censé ignorer le droit ». En effet, même si la France possède bons nombres de textes juridiques, on ne peut se prévaloir de la méconnaissance du droit pour ne pas être sanctionné.

Points communs entre le droit philosophique et le droit juridique

Enfin, il est temps de comparer les deux notions. Tout d’abord, il convient de comparer les points communs.C’est l’ensemble de toutes les règles soumettant chaque individu dans une Société. Il y a donc plusieurs droits : déjà, celui de chaque pays, puisque chaque État est différent, même dans un continent semblable. Il y a également du droit soumis à la religion, comme pendant le régime monarchique français avant la Révolution Française. Enfin, il y a des droits dans divers domaines : la médecine, les immeubles, ou même les animaux.

On se rend alors compte que le droit philosophique et le droit juridique sont complémentaires : l’un ne va pas sans l’autre. Il faut partir de l’idée (selon le même document) que le droit est dans la nature de l’Homme, puisqu’il a quitté son état instinctif démuni de règles. Il faut donc écrire et faire appliquer le droit (partant de la philosophie, comme le Pacte social de Rousseau), créant donc une forme plus « technique » de ce droit (les textes, les codes, la loi).

Les divergences entre ces deux domaines du droit

En revanche, le droit philosophique et le droit juridique restent tout de même très différents. Il ne faut donc pas confondre les deux. En effet, le droit philosophique provient bien d’une pensée. En d’autres termes, cette pensée a été étudiée par des philosophes car ils se sont rendu compte que tout le peuple, divisé en classe et en richesse, n’a pas la même vision ou la même égalité face au droit.  Il a donc fallu arranger cela, en instaurant des droits universels, sacrés, impossibles à ignorer. Tout du moins, cette vision s’applique en France.

A l’inverse, le droit juridique reste très technique. Il s’agit du respect d’un texte de loi visant à punir si la personne n’a pas respecté les écrits. Même si la pensée philosophique ne s’applique pas dans tous les pays, les États peuvent collaborer grâce au droit international, en se mettant d’accord sur la manière d’écrire un texte, et la manière dont on peut sanctionner. A l’inverse, la pensée philosophique du droit reste très française, et ne s’applique pas de partout sous principe qu’elle existe en France. Dans le monde, par exemple, il existe encore des classes sociales, notamment en Inde (castes), où tout le monde n’est pas égal au voisin. Enfin, le droit juridique sert à résoudre des litiges, c’est-à-dire des conflits nés entre deux personnes, ou entre deux pays.

Conclusion

Ainsi, il a été demandé de comprendre la différence entre le droit philosophique et le droit juridique. Malgré des convergences avérés, le droit philosophique semble attiré par les penseurs, notamment ceux en faveur des droits fondamentaux. À l’inverse, le droit juridique se base sur des résolutions de conflits. On ne pourrait simplement réduire ces deux notions à cette simple comparaison. Néanmoins, les deux pans du droit restent importants pour appréhender cette matière.