Voici un exemple de la forme d’un grand oral SES/HGGSP ! Combiner les deux spé est un véritable atout. Cela démontre vos connaissances et vos capacités d’adaptation. Cette structure vous guidera pour comprendre comment faire.
Introduction du grand oral SES/HGGSP
A l’ère de la mondialisation, les États développent leurs économies en s’intégrant au commerce international afin de rester compétitifs. Cela leur permet d’augmenter leur productivité et plus globalement leur croissance. Néanmoins, les pays ne profitent pas de la même façon de cette organisation de l’économie et le commerce international a, entre autres, contribué à la hausse des inégalités au niveau national et global. Si les États peuvent exprimer leurs rivalités à travers le commerce, le plus souvent, c’est à travers la puissance militaire que les États se confrontent. Le commerce international est essentiellement assuré par voie maritime et les océans sont le théâtre des rivalités interétatiques depuis des siècles. L’empire espagnol était la thalassocratie du XVIème siècle, l’empire britannique celle du XIXème et depuis le XXème, les États-Unis ont repris cette position.
L’une des principales missions d’une marine est de protéger les navires qui portent son pavillon. Or, dans une économie mondialisée, le commerce international, dans son ensemble, doit être défendu en raison de l’interdépendance des États. Comment les États-Unis exploitent-ils donc leur puissance navale pour défendre leurs intérêts ?
I. Les États-Unis au centre du commerce internationale
Internationalisation des chaînes de valeur (grand oral – spé SES)
Les économies nationales se sont progressivement spécialisées afin de maximiser leur productivité à travers des économies d’échelle. Par conséquent, la fragmentation des chaînes de production sur une multitude de territoires a augmenté le volume de biens intermédiaires échangés. Ces derniers sont l’ensemble des produits qui sont transformés pour créer ensuite un bien de consommation.
Par soucis de compétitivité, les entreprises ont délocalisé leur production pour profiter de la main d’œuvre à bas prix dans d’autres régions du monde. Cela est particulièrement visible en Europe et Amérique du Nord. En France, par exemple, l’industrie manufacturière représentait 17% du PIB en 1995 contre 11% en 2017. Outre atlantique, aux États-Unis, une dynamique similaire s’est mise en place.
En 1995, l’industrie employait près de 18 millions de personnes contre 13 millions en 2023 soit une diminution de 24%. De même, le secteur secondaire contribuait au PIB à hauteur de 16% contre 11% en 2023. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Les plus importants sont l’ouverture de nouveau marché après la Guerre froide et l’intensification des échanges commerciaux notamment avec la Chine et l’Asie de l’Est en général.
L’IPhone, une icône de la mondialisation (grand oral – spé SES)
Premier point : la fragmentation de la chaîne de valeur de l’IPhone
Pour illustrer l’ampleur de cette désindustrialisation et de la fragmentation des chaînes de valeurs qui en découle, prenons l’exemple d’Apple et de leur produit phare : l’IPhone. La recherche et développement, l’ingénierie et le design sont réalisés principalement aux États-Unis.
Cette première étape est partagée entre la Californie, à la Silicon Valley, et la Caroline du Nord. En parallèle de cette étape de conception, d’autres entreprises extraient les matières premières nécessaires à la production du téléphone. Concernant cette phase, on distingue deux régions : l’Afrique équatoriale, notamment la RDC (République Démocratique du Congo), pour les mines de coltan et d’étain entre autres ; et la Mongolie et la Chine pour les terres rares.
En achetant ces ressources, Apple est, dans une certaine mesure, accusé d’être responsable du financement de milices qui contrôlent les territoires où elles sont minées. Ces milices, présentes dans la région du Kivu en RDC, sont notamment accusées d’emploi de mineurs et même de génocide. Par ailleurs, l’extraction des terres rares participe à la détérioration des écosystèmes dans un contexte de réchauffement climatique.
Deuxième point : comprendre la fabrication et la commercialisation de l’IPhone
Une fois le design complété, ces minerais servent à produire les pièces en Europe de l’Ouest (France, Allemagne), en Asie de l’Est (Corée du Sud, Japon, Taïwan) et aux États-Unis. Ensuite, ces pièces sont assemblées en Chine, au Vietnam, au Brésil et plus récemment en Inde, pour le dernier modèle. Enfin, intervient l’étape de la commercialisation qui se concentre aux États-Unis et en Europe de l’Ouest.
A titre d’exemple, en 2021, 150 des 180 sous-traitants d’Apple opèrent en Chine contre 48 aux États-Unis. En parallèle, la marque a ouvert 271 Apple Store aux États-Unis contre 47 en Chine. Les activités en amont et en aval de la chaîne de production accaparent la plus grande valeur ajoutée. Celles-ci sont centralisées aux Etats-Unis et dans une moindre mesure chez leurs alliés européens et asiatiques.
Toutefois, ces économies développées ne peuvent fonctionner sans l’apport de ressources minières africaines et asiatiques ainsi que la main d’œuvre disponible en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Il est donc naturel que la puissance américaine veille à la préservation des routes maritimes qui la connectent au commerce mondial sachant qu’elle en est la principale bénéficiaire.
II. La marine américaine au service des intérêts commerciaux
Des bases militaires le long des routes maritimes (grand oral – spé HGGSP)
Premier point : la détermination de la puissance militaire d’un pays
La puissance d’un État dépend directement de son économie. On la détermine, elle, par sa capacité à exporter. Une économie non intégrée au commerce international est moins productive. Cette productivité détermine, quant à elle, la puissance militaire d’un pays. Dans un monde où 90% du commerce s’effectue par voie maritime, il reste donc essentiel pour tout État de garantir son accès à la mer. Pour une superpuissance telle que les États-Unis, cette nécessité s’étend sur toutes les mers. Ainsi, Washington a développé une stratégie maritime globale.
Cette dernière se construit autour des principales routes maritimes et plus particulièrement au niveau des passages stratégiques que sont les détroits et les canaux. En effet, la fragmentation des chaînes de production est une organisation de l’économie vulnérable à toute perturbation au niveau d’un point de la chaîne. L’arrêt de production d’un pays ou la fermeture d’une route maritime a un impact planétaire.
Les détroits stratégiques abritant des bases contre la piraterie
Par conséquent, les États-Unis et leurs alliés ont positionnés leurs bases au niveau des détroits stratégiques dissuadant la piraterie mais aussi les États hostiles. Ainsi, Washington dispose de bases en Mer de Chine méridionale (Philippines, Singapour) pour maintenir l’accès au détroit de Malacca. Dans la route menant à l’Europe et ensuite à l’Amérique du Nord, le détroit d’Ormuz connecte les pétromonarchies (Arabie Saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis…) à l’Océan Indien. Ici stationne la cinquième flotte de la marine américaine et garantit le contrôle du golfe Persique.
Au niveau du détroit de Bab-el-Mandeb, Djibouti accueille des bases américaine, française, italienne, japonaise et chinoise. L’objectif est de contrôler les passages du golfe d’Aden vers la mer Rouge. Ensuite, les portes conteneurs transitent par le canal de Suez vers la Méditerranée. Ici, les États-Unis disposent d’une présence permanente à travers leur sixième flotte opérant sur tout cet espace. Enfin le détroit de Gibraltar est la dernière étape pour les navires avant de se diriger vers l’Europe du Nord ou l’Amérique.
Une puissance contestée (grand oral – spé HGGSP)
Néanmoins, la puissance américaine demeure de plus en plus contestée en raison de rivalités avec d’autres États et la recrudescence de la piraterie. En effet, en Mer de Chine méridionale, les États-Unis font face à une marine chinoise en constant développement. Pékin dispose de deux porte-avions opérationnels et un troisième a officiellement débuté ses essais en mai 2024. Cette marine devrait, pour le moment, servir à appuyer les revendications chinoises sur la mer au Sud, enjeu de rivalité entre le Vietnam, Malaisie, Brunei, les Philippines, Taïwan et la Chine.
L’intérêt pour la Chine est le contrôle de cet espace riche en ressources hydrocarbures et halieutiques. Par ailleurs, l’enjeu des routes maritimes est tout aussi important pour la Chine qui approvisionne 80% de son pétrole à travers le détroit de Malacca. Face aux revendications de Pékin, Washington intensifie sa présence dans la région. Ainsi, les américains fournissent aux philippins, en juillet 2024, une aide militaire de 500 millions de dollars. Au-delà du rapprochement avec les acteurs locaux, les États-Unis conduisent également des Freedom of navigation operations en Mer de Chine méridionale. Elles consistent, de façon générale, à approcher les îles artificielles crées par la Chine. L’objectif ici est d’affirmer qu’elles se situent en eaux internationales et non sous souveraineté chinoise. Cette pratique mène à des accrochages avec la marine chinoise qui conteste le droit de passage aux navires de guerre dans ses eaux revendiquées.
Conclusion du grand oral SES/HGGSP
En somme, les États-Unis sont, indéniablement, un centre économique mondial vers lequel convergent les chaînes de valeur mondiales. Leur croissance depuis la fin de la Guerre froide peut être attribuée, dans une certaine mesure, à l’ouverture d’économies plus « compétitives » et la délocalisation qui s’en est suivie. Ainsi, pour préserver la liberté de circulation sur les océans, dont dépend le commerce international, elle utilise sa marine et ses bases militaires à travers le monde comme moyen de dissuasion contre les pirates et Etats hostiles.
Cependant, la puissance navale américaine est contestée. Avec la montée de puissances navales rivales, la marine américaine se limitera-t-elle encore à son rôle dissuasif ?
Voilà, vous savez comment structure un grand oral SES/HGGSP combiné ! Vous avez réussi à réaliser un grand oral avec à la fois le commerce international (spé SES) et la protection des puissances sur les mers et les océans (HGGSP).