Le mur de Berlin, autrement appelé le mur de la Honte, est une étape importante de la Guerre Froide. Il est nécessaire de comprendre le contexte de la séparation de l’Allemagne entre les États-Unis, la France et le Royaume-Uni d’un côté, et l’URSS de l’autre. Puis, il est nécessaire d’appréhender les différentes étapes de la construction du mur de Berlin jusqu’à sa chute, avec les enjeux et les acteurs principaux de ce conflit.
Cette fiche de révision d’Histoire va t’aider à comprendre cette notion.
De 1961 à 1989 : l’Histoire d’un pays séparé en deux
La Guerre Froide donne l’image très célèbre d’un monde divisé entre deux puissances de l’époque. D’un côté, les États-Unis, grands vainqueurs et sauveurs de la Seconde Guerre Mondiale, bien décidé à se lancer dans « l’après-guerre » avec ses alliés. De l’autre côté, la puissance soviétique, l’URSS. Le régime nazi s’étant écroulé, l’Allemagne n’a plus l’air d’exister par elle-même. Séparée en quatre zones suite aux accords de Yalta en 1945, elle voit arriver sur son territoire quatre États. On note les États-Unis et l’URSS, mais aussi la Grande-Bretagne et la France. Retour sur un événement mondial.
Le blocus de Berlin : le début des conflits de l’occupation allemande
Au lendemain de la guerre, l’Allemagne devient la ville de l’occupation. Quatre pays se divisent le pays, mais surtout la ville de Berlin. L’URSS commence alors, en 1948, à empêcher les communications entre l’Allemagne de l’Ouest et Berlin Ouest. Ce blocus de Berlin, à la demande de Staline, durera du 24 juin 1948 au 12 mai 1949. Grâce au ravitaillement aérien des États-Unis (le pont aérien), Berlin Ouest a réussi à tenir malgré cette pression soviétique. 1,5 millions de tonnes de marchandise ont pu être larguées au-dessus de cette partie de la vie.
Dès 1949, la République Fédérale d’Allemagne voit le jour. Située dans la partie Ouest de la ville berlinoise, elle regroupe à présent trois zones d’occupation. On trouve celle des États-Unis, celle de la Grande-Bretagne et celle de la France. Dans la foulée, la politique de la partie Est lance la RDA : République Démocratique d’Allemagne. A la suite de ces deux apparitions républicaines, un constat se fait. En effet, les allemands de l’Est émigrent en masse vers la RFA, sans retour. De 1949 à 1961, cet exode d’un bout de ville à l’autre n’a cessé d’alimenter la RFA. Cela se fait au détriment de la RDA et de la puissance soviétique.
La construction du mur de Berlin, symbole de la tragédie allemande en pleine Guerre Froide
En constatant cette émigration depuis pas moins de douze ans, la puissance soviétique donne son accord pour ce qui va être le symbole de la Guerre Froide pendant plus de trente ans. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités de la RDA donnent l’ordre de construite un mur de barbelés, séparant la RFA tant convoitée de la RDA désormais prisonnière. En effet, le mur entoure totalement de la zone soviétique berlinoise, empêchant des millions d’allemands de traverser de l’autre côté.
Jusqu’en 1989, date de la démolition du « rideau de fer », cette séparation sera gardée nuit et jour, comblée au fur et à mesure par des grillages ou encore des faussés. Pour les habitants de la RDA, c’est l’hécatombe. Des milliers de familles se retrouvent divisées sans jamais parvenir à se rejoindre.
Du côté des États-Unis, ce mur est renommé le « mur de la Honte » selon le Président de l’époque, John Fitzgerald Kennedy, clamant le fameux « Ich bin ein Berliner ». Soulignant une différence mémorable entre la RFA, dit le monde libre, et la RDA, le monde communiste, les critiques ne se font pas attendre. Les anciens de l’Alliance dénoncent la faillite du système communiste. Il devient risqué de traverser le mur. S’enfuir revient à courir à la mort : 136 victimes officielles ont été dénombrées au total, mais bien plus pourraient avoir été tuées en traversant le gouffre. Le mur de Berlin sera ainsi présent de 1961 à 1989.
La chute du mur de Berlin en 1989 : clap de fin pour la puissance communiste
Le 9 novembre 1989, les berlinois de l’Est attendent avec impatience la destruction du mur. Au pied de ce qui sera plus tard un monument de la Guerre Froide, ils sont des milliers à s’attendre des deux côtés du rideau de fer. Cet événement, appelé Die Wende, autrement dit « le tournant », marque la fin de la bipolarisation du monde entre les deux blocs (soviétique et américain). Pendant la destruction du mur, le violoncelliste Mstislav Rostropovitch, exilé à l’Ouest en raison de ses opinions politiques en défaveur de l’URSS, vient montrer son encouragement en jouant devant le mur de plus en plus saccagé. Entre le 17 et le 18 novembre 1989, le régime communiste s’effondre grâce à la Révolution de Velours, en Pologne.
En constatant le gouffre économique entre une RFA bien lotie et une RDA affamée, un plan de réunification en dix points est publié le 28 novembre 1989 par Helmut Kohl, Chancelier de la RFA à l’époque. Face aux vives réactions de la scène internationale, le Traité de Moscou vient rendre sa souveraineté à l’Allemagne pour le 3 octobre 1990.
Ainsi, les répercussions de la fin du mur de Berlin n’aura pas eu une incidence qu’en Allemagne. Le bloc de l’URSS entier s’écroule définitivement en 1991. Le monde peut donc entrer dans une nouvelle ère, mettant fin à la Guerre Froide.