Thème du bac en années impaires, le patrimoine reste parfois complexe à comprendre. Quelle est cette notion et quelle est son évolution dans le temps ? Voici une fiche pour réviser ton épreuve de HGGSP.
Analyse de la notion du patrimoine
La notion de patrimoine est une construction, les critères pour la définir ont évolué dans le temps et dans l’espace. L’idée de patrimoine est ancienne.
Depuis l’Antiquité : une évolution de la notion
On retrouve les premières traces de patrimonialisation dès l’Antiquité dans le domaine religieux. On peut citer les temples grecs considérés comme un patrimoine commun à défendre par chaque cité.
Au Moyen Âge, la question du domaine religieux s’affirme et s’élargit au patrimoine politique (palais, couronne.). A la Renaissance, la notion de patrimoine s’élargit encore. On ajoute d’autres éléments éloignés dans le temps et dans l’espace avec le patrimoine artistique.
On peut définir cette notion comme l’ensemble des biens dignes d’intérêt à conserver et à transmettre. Le patrimoine c’est le « bien reçu des pères », comme le définissent Hottin et Pottin, un héritage venant des générations nous ayant précédés. Pour une société cet héritage commun participe à l’élaboration d’une identité collective.
En résumé il se définit comme l’ensemble des biens matériels ou immatériels, individuel ou collectifs, qui sont transmis et/ou conservés afin de garder les traces du passé, d’une identité,, d’une mémoire ou d’une histoire.
Application et composante du patrimoine : l’UNESCO
Suite aux dégâts et massacres de la 2nde guerre mondiale, l’idée d’un patrimoine mondial et de sa protection s’impose.
Puis, le 16 novembre 1945 est créé l’Unesco. Cette institution de l’ONU a pour objectif de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science, la culture, la collaboration entre nations, la « solidarité intellectuelle et morale de l’humanité » et, ce faisant, prévenir le déclenchement d’une autre guerre mondiale.
Le siège de l’Unesco est à Paris, elle réunit de nos jours 193 pays.
La patrimonialisation grandissante
En 1954 à La Haye, une convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé est signée. Cette convention concerne les biens culturels mobiliers et immobiliers tels que les monuments, les manuscrits et les œuvres d’art.
En 1972 est signée la convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Suite à cette signature, une liste de sites protégés est mise en place à partir de 1978. Depuis une vingtaine de sites y sont ajoutés par an.
Si, au départ, il reposait essentiellement sur les monuments et les œuvres du passé, la notion s’est étendue à la nature, aux villes, aux monuments civils et aux traditions.
Entre Versailles et la baguette, le cas français
Par la suite, en 1979, Versailles est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Désormais l’heure est à sa conservation. Cela passe par la sauvegarde et la muséification tout en faisant face à l’affluence touristique. Symbole de la monarchie absolue, le Château de Versailles, en raison de son pouvoir patrimonial puissant, devient un palais de réception et de représentation du pouvoir politique en France, et donc du patrimoine français.
Depuis 2010, on reconnait la gastronomie française comme patrimoine immatériel de l’UNESCO. Il s’agit donc du rayonnement culturel français. Le 30 novembre 2022, « les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette de pain » se retrouvent inscrits dans cette liste.
Pour ainsi dire, le patrimoine est, à l’image du pays français et de sa puissance. On le constate autant dans les monuments historiques que dans la culture et donc les biens immatériels.