Les Jeux Olympiques sont les premiers événements étudiés en HGGSP lors de votre spécialité de première. Mais qu’apportent-ils et quels sont leurs enjeux principaux ?
Comprendre la géopolitique
Avant les Jeux Olympiques : appréhender l’Histoire et la Géographie
Le mot « histoire » vient du grec ancien « historia », qui signifie enquêter. L’Histoire est un récit des événements du passé qui se veut fidèle et se fonde sur des méthodes et des techniques rigoureuses, c’est-à-dire l’étude critique de documents pour en attester la fiabilité, la confrontation de sources variées, leur mise en relation avec le contexte.
Le terme de « géographie », pourrait être défini comme étant la science de l’écriture de l’espace terrestre par l’Homme. Ces territoires sont le résultat de facteurs variés tels que : les phénomènes naturels, économiques, sociologiques, politiques ou encore technologiques qui interagissent entre eux.
Entre géopolitique et sciences politiques
La Géopolitique est l’étude variée des rivalités de pouvoirs et des conflits entre acteurs et résulte de la prise en compte de la politique et de la géographie, sur les territoires. Elle permet de comprendre le monde essentiel dans le contexte de mondialisation.
La Politique/lesSciences politiques, quant à elles, s’intéressent aux mécanismes de conquête et d’exercice du pouvoir, aux conditions du vivre ensemble et comporte 4 axes principaux : l’étude des théories politiques, l’étude des phénomènes de sociologie politique, l’étude de fait administratif, l’étude des relations internationales.
Regard croisé sur les Jeux Olympiques
L’Histoire et la géographie des JO : quels constats ?
Les Jeux olympiques, d’un point de vue historique, apparaissent pour la première fois en 776 av JC. Ces jeux étaient liés au culte des dieux dans l’Antiquité. En 393 après Jésus Christ, Théodose 1er abolit les jeux. Dès 1894, sont organisés les premiers JO modernes à Athènes. En 1928, à Amsterdam, la première flamme olympique est allumée.
D’un point de vue géographique, le raisonnement se fait à différentes échelles : locale, nationale et internationale. Les JO on atteint une dimension planétaire puisque l’on est passé de 14 pays participants à 204 pays en 2016. De plus, l’organisation d’un tel événement permet au pays d’accueil d’en tirer des bénéfices. C’est le cas des JO de Londres. Ils ont permis d’être un élément porteur d’activité économique, tout d’abord. Également, ils ont développé le dynamisme les quartiers défavorisés. Le financement de nouvelles infrastructures apparaît par ailleurs. Enfin, on observe la création de stratégies à moyen et long terme pour les pays d’accueil.
La géopolitique et les sciences politiques face aux Jeux olympiques
Le point de vue géopolitique
En géopolitique, les JO prennent en compte différents types d’acteurs, des acteurs institutionnels comme les États, les organisations internationales ou encore la municipalité. On trouve aussi des acteurs économiques tels que des multinationales, des firmes nationales ou transnationales. Enfin, on note les acteurs de la société civile qui sont par exemple les athlètes, les spectateurs et les consommateurs. Mais il est difficile de catégoriser tous les acteurs et c’est pourquoi le CIO se comporte comme une firme multinationale.
De plus, les JO sont généralement le théâtre de rapport de force politiques et économique entre les États. Si les JO rassemblent de plus en plus de nations, leur organisation revient souvent aux États les plus riches et les plus puissants. La césure Nord/Sud, de moins en moins pertinente pour lire le monde actuel, reste présente dans la géopolitique des JO. L’émergence est toutefois visible : Pékin, Sotchi, Rio de Janeiro sont trois manifestations organisées par un des membres des BRICS. Le rapport de force s’explique par le coût de l’organisation des jeux, mais aussi par les enjeux économiques que représentent les JO.
La politique à l’épreuve des JO
Du point de vue politique, organiser les JO est pour une ville ou un pays un vecteur de notoriété et de prestige à l’échelle internationale. La désignation d’une ville haute vaut ainsi la reconnaissance politique par la communauté internationale. Si les athlètes sont tenus à la réserve, les États et leurs dirigeants peuvent affirmer une ligne politique. En choisissant d’attribuer les jeux à certains pays ou d’exclure certaines délégations, le Comité international olympique est lui-même amené à cautionner ou au contraire à sanctionner cette ligne. Par exemple, aux JO de Mexico en 1968, Tommie Smith et John Carlos entendaient exprimer symboliquement leur protestation contre la ségrégation et les violences faites aux Noirs aux États-Unis en tendant leur poing ganté de noir sur le podium des JO.
Ainsi, nous avons pu voir que les Jeux olympiques possèdent une histoire et une géographie. Cela lui permet d’avoir une géopolitique et une politique. Surtout, les jeux sont les prémisses des trêves internationales lors d’événement sportif de grande ampleur.
Clément Coille – Rédacteur géopolitique