La vision de la conscience est une des premières notions apprises pour la matière de la philosophie. Elle semble complexe et surtout jonchée d’autres notions (inconscient, subconscient). Si la distinction entre Homme et animal est enfin faite, il est important de se recentrer sur l’humain. L’Homme est son propre sujet, selon la vision de la conscience de Kant. Il ne subit pas ses pensées, il peut aussi les contrôler et les comprendre. Il peut donc agir seul, en fonction de ce qu’il pense et de ce qu’il croit être bon pour lui. Tout cela place l’humain au-dessus de la condition animale.
La vision de la conscience selon Kant
Il existe deux types de conscience selon Kant :
- La conscience immédiate
- La conscience réfléchie
La conscience immédiate
Il s’agit de la compréhension de son environnement : on a conscience d’un objet. On peut le voir, le toucher, et tout cela d’une manière instantanée.
L’Homme peut aussi comprendre l’existence et l’utilité d’un objet. Il sait qu’il ne fait pas qu’un avec ce dernier : il est à part. Il peut tout à fait lâcher l’objet et s’en désintéresser.
La conscience réfléchie dans la vision de la conscience de Kant
L’Homme prend conscience de lui-même en prenant conscience d’un objet. Il connaît la limite de son corps en prenant en main l’objet. Il sait que sa main et l’objet pris sont deux choses différentes : sa main est à lui, elle lui appartient, il peut en faire ce qu’il veut. L’objet, en revanche, est en dehors de lui : il fait partie de son environnement.
La conscience morale selon Rousseau
Pour Rousseau, tout Homme possède une conscience, de la capacité à juger le bien et le mal. Cette faculté innée se forge malgré tout avec le temps, le contexte ou encore la culture. Rousseau exprime la conscience par l’expérience du remord, c’est-à-dire la capacité de culpabiliser après avoir agi.
Rousseau entraîne dans son explication la notion de morale : la distinction du bien et du mal. C’est une vision manichéenne. On choisit de réaliser l’un ou l’autre en fonction de l’action et du contexte. La personnalité de l’individu joue ainsi beaucoup. Tout le monde n’aura pas la même réaction.
Hobbes et le corps : quelle vision de la conscience ?
Il semble corriger la vision de Descartes : il nuance en expliquant que « Je suis une chose qui pense : c’est fort bien dit. Car de ce que je pense ou de ce que j’ai une idée, soit en veillant, soit en dormant, l’on infère que je suis pensant : car ces deux choses, je pense et je suis pensant, signifient la même chose. De ce que je suis pensant, il s’ensuit que je suis, parce que ce qui pense n’est pas un rien. Mais où notre auteur ajoute, c’est-à-dire un esprit, une âme, un entendement, une raison : de là naît un doute. Car ce raisonnement ne me semble pas bien déduit, de dire je suis pensant, donc je suis une pensée ; ou bien je suis intelligent, donc je suis un entendement. Car de la même façon je pourrais dire, je suis promenant, donc je suis une promenade. ».
Il faut tout de même prendre en compte le corps en plus de la conscience, nous ne sommes pas qu’une simple pensée.
Spinoza et la pensée incontrôlable
Nos pensées ne sont pas réellement libres : elles proviennent d’un élément au-dessus de nous que nous ne pourrions comprendre. Ainsi, la pensée ne saurait être domptée. On peut en avoir conscience mais elle nous échappe.
L’ignorance de la provenance de cette conscience emprisonne. Elle fait réfléchir éternellement l’Homme sur ce qui contrôle l’aller et la venue des pensées.
Hegel et les deux facettes de l’Homme
Être serait une façon de vivre naturellement comme un être vivant dans le monde. C’est la façade du corps humain qui se déplace, respire, vie.
Être pour soi qualifierait en revanche la conscience d’être l’Homme. On se connaît, on sait que nous sommes un individu à part entière. Comme Kant, il aborde la conscience immédiate et la conscience réfléchie d’une manière implicite.