Adhésion de la Finlande dans l’OTAN : quelles conséquences ?

Actualité du 4 avril 2023 – L’OTAN accueille la Finlande comme État membre.

Depuis la fin de la Guerre froide, la Finlande a maintenu une politique de non-alignement. Elle refusait de rejoindre les alliances militaires et s’appuyait plutôt sur sa propre défense nationale. Cependant, les événements récents caractérisés par la guerre russo-ukrainienne ont mis en évidence les limites de cette approche.

OTAN
La Finlande met fin à 30 ans de non-alignement.

OTAN et Finlande : une option depuis 2016 ?

Une vraie étude de viabilité otanienne pour la puissance du Nord

En 2016, le gouvernement finlandais a décidé de lancer une enquête sur la sécurité nationale afin d’évaluer les menaces potentielles pour Helsinki et de recommander des mesures pour renforcer la sécurité nationale. Les résultats de l’enquête ont démontré en 2017 que l’adhésion à l’OTAN était une option viable pour la Finlande.

La décision finale d’adhérer à l’OTAN provient du Parlement finlandais. Ce dernier a voté en faveur de l’adhésion en mai 2022. Cette décision a été prise après des débats publics approfondis. De plus, on a noté les consultations avec les parties prenantes concernées. Ce choix historique, annoncé lors d’une conférence de presse hier soir (03 mai 2023), a été accueilli avec des réactions mitigées dans tout le pays.

Assurer la sécurité : l’OTAN dans la protection de la Finlande ?

Le Premier ministre finlandais, Sanna Marin, a déclaré que la décision était nécessaire pour assurer la sécurité et la stabilité de la Finlande dans un contexte géopolitique en mutation. Elle a souligné que la coopération avec l’OTAN était déjà étroite et que l’adhésion renforcerait la capacité de défense de la Finlande face à toute menace potentielle.

Une perspective de conflits ?

Cependant, certains membres de l’opposition ont exprimé leur désaccord avec cette décision, affirmant que l’adhésion à l’OTAN pourrait créer plus de problèmes que de solutions. Le leader du Parti des Vrais Finlandais, Jussi Halla-aho, a critiqué la décision, affirmant que cela compromettrait l’indépendance et la neutralité de la Finlande.

L’éternelle dénonciation du Kremlin face à la montée en puissance de l’OTAN

Les États-Unis ont accueilli avec enthousiasme cette nouvelle, considérant que l’adhésion de la Finlande renforcera la présence de l’OTAN dans la région de la mer Baltique et accentuera la sécurité collective de l’alliance.

Cependant, la Russie, en conflit avec l’Ukraine, a critiqué cette décision, affirmant qu’elle constitue une menace pour sa sécurité nationale. Le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que l’adhésion de la Finlande à l’OTAN ne ferait qu’aggraver les tensions dans la région, et à promis de prendre des contre-mesures.

Les avantages de la Finlande, nouvelle membre de l’organisation

En rejoignant l’OTAN, la Finlande bénéficiera d’une coopération militaire plus étroite avec les autres membres de l’alliance. De plus,elle obtient une capacité de défense accrue grâce à l’article 5. Ce dernier prévoit qu’une attaque ennemie « est considérée comme une attaque dirigée contre tous les Alliés ». En somme, si un pays attaque un pays membre de l’OTAN, c’est comme s’il attaquait tous les pays membres.

La Finlande partage une frontière avec la Russie et reste encore traumatisée par la guerre d’Hiver en 1939. Elle suit de près l’évolution de la situation en Ukraine et craint que cela puisse affecter sa propre sécurité. La Russie a montré qu’elle était prête à utiliser la force pour poursuivre ses intérêts dans la région. La décision de rejoindre l’OTAN apparaît donc comme une mesure de précaution pour Helsinki.

Le revirement turc face à Helsinki

La Turquie, qui bloquait le processus d’adhésion de la Finlande depuis 10 mois a donné son feu vert. En effet, Ankara accusait Helsinki de passivité face à des « terroristes » kurdes réfugiés en Finlande. Elle réclamait des extraditions. Mais le chef de l’État turc, qui continue de bloquer la candidature suédoise, a reconnu les « mesures concrètes » prises par la Finlande ces derniers mois.

Reste à savoir ce que la Finlande a promis à la Turquie en échange de son autorisation de rejoindre l’OTAN, et si la Turquie consentira à l’adhésion de la Suède ces prochaines semaines.

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