Séisme en Turquie et en Syrie : quel bilan provisoire ?

7 février 2023

Un séisme en Turquie et en Syrie : un bilan désastreux ? Des violents tremblements de Terre ont eu lieu dans le Sud-est de la Turquie, touchant également la Syrie. Selon le dernier bilan officiel, plus de 5000 personnes auraient perdu la vie, dont 3419 en Turquie et 1602 en Syrie. La situation pourrait encore s’aggraver.

séisme en Turquie et en Syrie
Un séisme en Turquie et en Syrie désastreux en février 2023.

Un séisme en Turquie et en Syrie : retour sur la catastrophe

Les faits dans la zone géographique

Dans la nuit de dimanche à lundi, un séisme de magnitude 7,8 s’est produit dans le Sud-Est de la Turquie. Le tremblement a aussi touché la Syrie voisine. Une réplique de magnitude 7,5 s’est produite plus tard lundi dans la même zone. Les pertes humaines et matérielles sont dramatiques.

Selon les dernières estimations, il s’agirait du tremblement de terre le plus important en Turquie depuis celui du 17 août 1999, qui avait fait 17000 morts. Selon les autorités turques, environ 3500 bâtiments se sont effondrés, faisant redouter un bilan humain beaucoup plus lourd. La situation est d’autant plus grave du fait que la région connaisse une baisse des températures, faisant courir un risque d’hypothermie aux personnes coincées sous les décombres.

Des facteurs venant aggraver la situation

A ces catastrophes naturelles récentes s’ajoutent une situation déjà critique dans les deux pays concernés, notamment en Syrie. En effet, il y a encore moins de deux ans, la Syrie comptait sa dixième année de guerre civile, conflit entraînant des conséquences dramatiques pour le territoire : insécurité permanente, absence d’institutions viables, occupation de régions entières par les forces rebelles. Les conséquences de cette catastrophe naturelle cumulée aux effets dévastateurs de la guerre  en Syrie nous laissent présager le pire pour l’avenir du pays.  Quant à la Turquie, elle connait une récession très violente depuis fin 2022, suscitant une explosion de l’inflation, ainsi qu’une multiplication des signes d’appauvrissements de la population.

En outre, force est de constater que cette catastrophe naturelle empire d’autant plus du fait que les règles parasismiques n’ont pas forcément été respectées dans les deux pays concernés. En effet, bien que les ingénieurs turcs soient tenus de respecter les règles de construction parasismiques, leur application n’est pas contrôlée. Selon Jean Virieux, professeur de géosciences à l’université de Grenoble, « L’impact aurait été moindre au Japon ou en Californie ou au Japon ».

Les conséquences du séisme ont également été amplifiées par la nature même du tremblement de terre, qui était proche de la surface. Il s’agit d’une faille dite « décrochante », c’est-à-dire que les deux blocs séparés coulissent horizontalement l’un par rapport à l’autre. Or les bâtiments supportent très mal ces perturbations horizontales.

Quelles réactions et aides internationales ?

« Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale » a déclaré le ministre turc de l’intérieur Suleyman Soylu. « Nos équipes sont sur le terrain pour évaluer les besoins et apporter leur assistance », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.  Selon le président turc, 45 pays auraient proposé leur aide à la Turquie.

Ainsi, la Chine à ce mardi 7 février délivré un « premier lot d’urgence » d’une valeur de 5,89 millions de dollars à la Turquie.  L’Azerbaïdjan a annoncé l’envoi immédiat de 370 secouristes. L’Union Européenne a aussi envoyé des équipes de secouristes en Turquie, a annoncé le commissaire européen à la gestion des crises Janez Lenarnic. La France est « prête à apporter une aide d’urgence aux populations », selon Emmanuel Macron. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la Grèce, l’Inde ou encore Israël se sont dit prêts à faire de même. La Russie a également promis d’envoyer des équipes en Syrie.

En résumé

Selon Adelheid Marschang, une responsable de l’Organisation mondiale de la santé, « les cartes des événements montrent que 23 millions de personnes sont potentiellement exposées, dont environ 5 millions de personnes vulnérables ». La situation va donc se détériorer, étant donné la baisse des températures venant compliquer le travail des secouristes.

Compte tenu des évènements, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à l’union nationale et a décrété un deuil national de sept jours.  Du monde entier ont afflué les messages de soutien ainsi que les propositions d’aide humanitaire et médicale, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, en passant par le pape François. « Nos équipes sont sur le terrain pour évaluer les besoins et apporter leur assistance », a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, en appelant à la communauté internationale.

Pour venir en aide : https://afad.gov.tr/

Marion Deruyck, rédactrice géopolitique

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