Actualité du 6 avril 2023 : la visite d’État du Président de la République française en Chine pour trois jours.
Le chef de l’État français Emmanuel Macron et la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont atterri à Pékin ce mercredi 05 avril. Cette visite diplomatique en grande pompe cherche à remplir deux objectifs.
Une visite d’État sous le signe de la guerre russo-ukrainienne
«La Chine est le seul pays capable d’influencer les choix de la Russie »
Premièrement, dissuader le chef d’État chinois de ne pas soutenir militairement Moscou est le but principal de ces discussions. Ces dernières vont également avoir pour but de demander à Xi Jinping d’influencer le Président russe, Vladimir Poutine, afin d’avorter la guerre russo-ukrainienne. En effet, la Chine est le seul pays au monde, selon Paris, en mesure d’avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l’autre.
Pékin essaiera de mettre l’accent sur les profondes dissensions entre les membres même de l’Union européenne afin de briser l’unité affichée. la Pologne par exemple, est beaucoup plus agressive envers la Russie par rapport à la France ou l’Allemagne.
La Chine, un partenaire incontournable
Une visite d’État rappelant le lien Chine-UE
Depuis plusieurs années, Pékin est un grand partenaire commercial de l’UE, mais la Chine est aussi un rival. Cette interdépendance est marquée par des tensions, mais aussi comme l’illustre cette visite par une coopération.
Emmanuel Macron est accompagné d’une soixantaine de patrons français. Il rencontrera des investisseurs chinois. À l’heure où les Américains font pression sur tous leurs alliés pour faire reculer le poids de la Chine, la voie européenne semble désireuse de ne pas se faire prendre en étau par les deux superpuissances. Le marché unique reste, pour les Européens, le principal levier d’influence.
Un revirement de l’ambition nationale française ?
Enfin, le duo Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen est la concrétisation d’une politique étrangère française « européiste ». Également, Paris, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, peut encore être capable de conduire souverainement sa politique étrangère comme jadis. Le général de Gaulle avait en 1964 reconnu la République populaire de Chine, au grand dam de Washington.
De plus, les deux pays avaient accédé à l’arme atomique à peu près au même moment, au début des années 1960, l’un pour s’émanciper de la tutelle anglo-saxonne, l’autre pour marquer son indépendance à l’égard de l’URSS. Mais l’heure n’est plus, côté français en tout cas, à l’ambition d’une voix « singulière », et encore moins d’un « rang » pour la France dans les grandes affaires du monde. La France a choisi la voie européenne et l’assume.