De nouvelles dynamiques du commerce international s’offrent aux pays entrant dans la mondialisation. Voici une petite fiche pour tout comprendre : en effet, la simple spécialisation ne saurait suffire.
Le poids croissant des échanges entre pays comparables
Comprendre les échanges dans les nouvelles dynamiques du commerce international
À la fin des années 1980, on assiste à l’émergence de nouvelles dynamiques dans les échanges commerciaux internationaux. Le commerce entre pays dotés de niveaux de développement similaires (Nord-Nord ou Sud-Sud) occupe désormais une place importante.
Notes : Les échanges commerciaux entre pays développés, dotés de niveaux de richesse comparables, représentent une part majeure du commerce mondial. Les échanges entre l’Amérique du Nord, l’Union Européenne, le Japon et les autres nations développées pèsent plus de 40% des exportations totales en 2017. Source : CEPII
Entre anciennes et nouvelles théories du commerce international
Les théories traditionnelles du commerce international, basées sur les avantages comparatifs et les différences de dotations factorielles et technologiques entre pays, peinent à expliquer l’importance de ces échanges.
Pourtant, les échanges entre pays similaires, notamment les échanges intra-branches entre firmes d’un même secteur, sont en plein essor.
Rappel : Le commerce intrabranche désigne l’échange de produits similaires, dans une même branche (la France et l’Allemagne échange des automobiles).
Il y a 2 explications principales à cela, ce qui explique que la simple spécialisation du commerce international ne suffit plus.
Le rôle de la différenciation des produits
Enfin, dans les années 1980, l’économiste Paul Krugman conceptualise de nouveaux modèles théoriques du commerce international. Ils reposent sur l’idée que les entreprises adoptent des stratégies de différenciation de leurs produits, dans un contexte de concurrence imparfaite.
Les différenciations dans le commerce international
En effet, la différenciation horizontale consiste à distinguer son offre des concurrents par des caractéristiques superficielles (taille, forme, couleur, design…), tout en restant au même niveau de gamme. Par exemple, Peugeot et Volkswagen proposent des modèles de véhicules comparables en termes de prix et de qualité, mais qui se différencient par leur style et leur ergonomie.
Puis, la différenciation verticale joue sur la qualité des biens pour viser différents segments de marché. Par exemple, dans l’automobile, les constructeurs français se positionnent davantage sur les gammes moyennes et basses, tandis que les allemands ciblent le haut de gamme.
Notes : En 2017, près de 60% des exportations allemandes de véhicules étaient des modèles haut de gamme. Source CEPII
L’augmentation de la diversité des produits disponibles
Cela augmente la diversité des produits disponibles pour les consommateurs, ce qui stimule les échanges commerciaux. Elle permet également aux entreprises d’augmenter leurs débouchés à l’international et de réaliser des économies d’échelle, en exportant des quantités plus importantes.
Ainsi, la différenciation des produits, horizontale et verticale, explique une part significative du développement des échanges intra-branches.
Mais au-delà de la différenciation des biens, un autre phénomène majeur depuis les années 1980 a également stimulé les flux commerciaux au sein d’un même secteur industriel : il s’agit de la fragmentation des chaînes de valeur à l’échelle mondiale (CVM).
Le rôle de la fragmentation des chaînes de valeur dans les dynamiques du commerce international
Rappel : Le concept de chaîne de valeur mondiale (CVM) désigne le processus consistant à fragmenter la fabrication d’un produit en multiples tâches et activités, qui sont ensuite réparties entre différents pays.
Les avantages comparatifs des pays
Cette fragmentation internationale des chaînes de valeur permet aux entreprises de tirer parti des avantages comparatifs de chaque nation. Certaines se spécialiseront dans la conception, d’autres dans la production de composants, l’assemblage, les tests, le marketing, etc.
Notes : Ce phénomène s’est amplifié avec la mondialisation des échanges. Entre 1967 et 2016, la part des échanges intra-branches dans le commerce mondial de biens intermédiaires est passée de 25% à 45%. Source : CEPII
Un exemple pertinent : Ariane 6
L’exemple du lanceur spatial Ariane 6 illustre bien ce processus: sa fabrication fait intervenir 600 entreprises basées dans 13 pays européens. Chacune se concentre sur certaines étapes spécifiques du processus, en fonction de son savoir-faire et de sa main-d’œuvre. Les différents composants et éléments circulent ensuite de pays en pays au sein de cette chaîne de valeur fragmentée.
Ainsi, depuis les années 1980, le développement des chaînes de valeur mondiales a stimulé les échanges commerciaux internationaux, y compris entre nations développées. La spécialisation sur certaines tâches permet de tirer parti des avantages comparatifs de chaque pays.
Merci à Brandon et Marion de la chaîne TikTok Comprendre les SES pour leur super fiche !